En conférence de presse ce samedi 01 mars 2025 lors de la présentation des résultats de son contrôle quotidien des structures sanitaires du pays, le Comité Technique de Lutte Contre les Pratiques Médicales et Paramédicales Illégales est revenue sur la persistance de la vente illicite des médicaments en dépit des saisies records et destruction.
La lutte contre la vente illicite des médicaments est un combat de longue haleine. Saisissant la complexité, le président du Comité, la comparé à celle contre le trafic de drogue.
« Sommes-nous au courant que la vente illégale persiste encore à Madina ? Bien sûr, ce n’est pas un secret. Mais cette lutte se mène progressivement, avec persévérance. La victoire notable à Madina aujourd’hui, c’est que ceux qui persistent dans cette activité clandestine sont contraints de se cacher. Autrefois, les médicaments étaient exposés en toute liberté, dans des boutiques ouvertes, comme on vend des vêtements ou des produits cosmétiques. Aujourd’hui, la peur a changé de camp : entre l’État et les trafiquants, la pression s’est inversée. Les citoyens savent que l’achat de médicaments auprès de vendeurs incompétents met leur santé en danger. C’est pourquoi ces trafiquants opèrent désormais dans la clandestinité », a lancé le Dr Camara.
Le tableau de la vente illicite de médicaments dressé par le Président du Comité est préoccupant. Tout comme le mode opératoire change dans le narcotrafic pour dissimuler et distribuer la drogue, en Guinée, les trafiquants de médicaments ont inventé des techniques sophistiquées impliquant les structures sanitaires privées. Le contrôle quotidien des structures sanitaires du pays engagé a permis la découverte d’un important stock de médicaments dans les structures sanitaires privées dépassant la norme exigée.
« Lorsque vous mettez en place une structure de soins, en fonction de sa taille et du paquet minimum d’activités médicales autorisées, vous devez disposer d’un certain nombre de produits d’urgence. Lorsqu’un patient arrive à 2h ou 3h du matin, il faut pouvoir lui administrer rapidement les médicaments nécessaires. Mais les médicaments d’urgence sont différents des produits spécialisés. Lorsqu’on trouve ces derniers en grande quantité dans une structure qui n’est pas habilitée à les stocker, cela signifie qu’il y a trafic. Les investigations judiciaires ont révélé l’existence de stocks de médicaments qui ne devraient pas s’y trouver », a signalé Dr Capitaine Aly Badara Camara.
Concernant la vente ambulatoire de médicaments, le Dr Camara se veut rassurant :
« Nous ne voulons pas commencer à arrêter des gens de manière arbitraire. L’action doit être harmonisée et généralisée. Soyez assurés que cette mission est en cours de préparation. Au bon moment, elle sera déclenchée. Mais la population a aussi un rôle à jouer dans cette lutte : elle doit éviter de s’approvisionner auprès de ces vendeurs illégaux », a-t-il insisté.
Broulaye KABA