La lèpre, une maladie bactérienne infectieuse qui affecte principalement la peau, les nerfs et les muqueuses et pouvant entraîner de graves handicaps et stigmatisations éliminée en Mauritanie.
La Mauritanie est sortie de la liste des pays où la lèpre est considérée en tant que problème de santé publique. L’organisation mondiale de la santé la fait savoir ce vendredi 14 février. Depuis 2010 ou contre 42 signalés, seuls 17 nouveaux cas ont été enregistrés en 2023. C’est un résultat obtenu grâce aux efforts soutenus du Ministère de la Santé mauritanienne avec le soutien de ses partenaires apprend-t-on de l’agence onusienne en charge de la santé.
Pour les professionnels de la santé, dans les communautés à risque, notamment celles à faibles revenus et ayant un accès limité aux soins de santé, un système de dépistage actif permet de détecter les cas de manière précoce, d’augmenter les chances de guérison sans séquelles et de freiner la propagation de la maladie.
« Pour être efficace, il faut suivre le traitement dans son intégralité, entre 6 et 12 mois, selon la gravité du cas. Un patient sous traitement n’est plus contagieux », explique le Dr Salma Yahya, dermatologue et médecin en charge du diagnostic et de la prise en charge des patients atteints de lèpre au Centre hospitalier national de Nouakchott.
Dans le cadre des efforts de sensibilisation du public et de réduction de la stigmatisation, le personnel de santé et les travailleurs communautaires insistent sur l’importance de consulter un médecin le plus tôt possible.
L’Organisation mondiale de la santé pour sa part appuie continue la Mauritanie dans la lutte contre la lèpre à travers la formation des agents de santé au diagnostic précoce et au traitement efficace. L’Organisation fournit également des médicaments et soutient la recherche des contacts ainsi que le diagnostic et le traitement préventif au sein des familles et des communautés pour interrompre la transmission. Grâce à l’approche holistique qui comprend le traitement, les campagnes de sensibilisation du public et le suivi des patients, le taux d’achèvement du traitement a augmenté à plus de 90 % en 2023.
« Des milliers de patients ont été guéris grâce à la prise en charge gratuite. Nous poursuivons nos efforts pour accompagner le pays afin d’atteindre l’interruption de la transmission et l’élimination complète de la lèpre grâce à une détection précoce, un traitement efficace et une sensibilisation accrue des communautés. Notre soutien couvre toutes les maladies tropicales négligées pour renforcer le système de santé du pays et améliorer durablement la qualité de vie des populations », explique le Dr Babacar Dieye, chargé de la lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) à l’OMS en Mauritanie.
La Mauritanie s’efforce d’interrompre la transmission de la maladie et d’atteindre l’objectif de zéro cas de lèpre. La lutte contre la stigmatisation est un élément clé pour atteindre ces objectifs. Elle a également intégré le dépistage et le traitement de la lèpre dans son programme global de lutte contre les maladies tropicales négligées. Pour les patients, le suivi post-traitement contribue à gérer les complications et à réduire les risques de récidive.
Tidjane BARRY