À l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène des mains, célébrée le 5 mai, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rappelle avec force un principe fondamental : l’hygiène des mains est l’un des moyens les plus efficaces, accessibles et universels pour prévenir la propagation des infections et garantir des soins médicaux sûrs et de qualité.
Bien que les gants médicaux soient indispensables dans certaines situations – notamment lorsqu’il existe un risque d’exposition au sang ou à des liquides biologiques – ils ne sauraient se substituer au lavage ou à la désinfection des mains lorsque cela est nécessaire. C’est pourquoi l’OMS appelle les gouvernements, les établissements de santé et les professionnels de santé à renforcer leurs efforts pour promouvoir et respecter l’hygiène des mains, un geste simple mais crucial pour la sécurité des patients comme du personnel soignant.
« Les gants peuvent aider à prévenir les infections, mais ils ne remplacent jamais l’hygiène des mains. Profitons de cette journée pour réaffirmer notre engagement et intensifier nos efforts afin de garantir l’hygiène des mains dans tous les milieux de soins », a insisté le Dr Bruce Aylward, Sous-Directeur général de l’OMS en charge de la couverture sanitaire universelle.
Une pratique rentable, écologique et salvatrice
– Chaque dollar investi dans l’hygiène des mains peut générer jusqu’à 24,6 dollars de retour sur investissement.
– Pourtant, 40 % des établissements de santé dans le monde ne disposent pas de dispositifs de base pour l’hygiène des mains à l’endroit où les soins sont prodigués, mettant en péril la santé de 3,4 milliards de personnes.
– Une mauvaise utilisation des gants contribue à une augmentation des déchets médicaux. En limitant leur usage aux seules situations nécessaires et en respectant rigoureusement les règles d’hygiène des mains, il serait possible de réduire significativement ce fardeau environnemental.
Les gants, souvent mal utilisés, peuvent eux-mêmes devenir des vecteurs de contamination s’ils ne sont pas changés entre les patients ou entre deux gestes effectués sur un même patient. Leur usage excessif, en plus d’être inutile, nuit à l’environnement : un hôpital universitaire moyen dans un pays à revenu élevé produit jusqu’à 1634 tonnes de déchets médicaux par an, soit l’équivalent de plus de 360 éléphants d’Afrique. Une grande partie de ces déchets provient de gants jetables, qui doivent ensuite être traités comme déchets infectieux par incinération ou autres procédés coûteux.
Face à ces constats, l’OMS appelle à une mobilisation immédiate et propose les actions suivantes :
– Intégrer l’hygiène des mains comme indicateur de performance des systèmes de santé nationaux d’ici à 2026, conformément au Plan d’action mondial 2024-2030 pour la lutte contre les infections.
– S’appuyer sur les lignes directrices de l’OMS pour mettre en place des politiques nationales efficaces.
– Former les soignants aux « Cinq moments pour l’hygiène des mains » et à l’usage approprié des gants.
– Éviter tout usage inutile de gants pour limiter la production de déchets.
– Garantir un accès permanent aux ressources nécessaires à l’hygiène des mains dans tous les lieux de soins.
– Fournir des gants de bonne qualité en quantité suffisante tout en limitant leur emploi au strict nécessaire.
Kaba