Depuis plus d’un an, une jeune femme souffrant de diabète de type 1 peut se passer de ses injections. C’est une prouesse chirurgicale réussie par des scientifiques chinois qui ont greffé des cellules souches à la patiente diabétique de type 1 afin de lui permettre de produire sa propre insuline.
Agée seulement de 25 ans, une jeune patiente de nationalité chinoise, diabétique de type 1, a subi une greffe de cellules dérivées de son propre tissu adipeux, afin de traiter sa pathologie. Cette expérience est une réussite puisque depuis plus d’un an maintenant, la patiente n’a plus besoin de s’injecter de l’insuline, indispensable au contrôle de sa glycémie.
« Je peux manger du sucre maintenant », a déclaré la jeune dame publiés dans la revue Cell, le 25 septembre 2024.
Selon la très sérieuse revue qui a révélé cette avancée scientifique, ces travaux ont été conduits par Shusen Wang et ses collègues de l’université de Nankai. Pour réaliser cet exploit, les auteurs se sont intéressés aux cellules souches. Immatures, ces cellules peuvent être reprogrammées pour accomplir les fonctions de n’importe quelle cellule de notre organisme.
Pour obtenir ces « cellules reprogrammables », les scientifiques chinois ont prélevé des cellules adipeuses chez trois patients. Toutes les cellules ont été ramenées à un état pluripotent, puis programmées pour qu’elles produisent de l’insuline. Les chercheurs ont modifié l’approche standard en exposant les cellules à certaines molécules plutôt qu’en introduisant des protéines. Le processus de traitement des patients a été échelonné dans le temps afin que les résultats du premier patient puissent être appliqués au deuxième, puis au troisième.
Pour cette jeune femme, ces cellules ont été injectées en juin 2023 dans les muscles de l’abdomen de la patiente. L’intervention a duré moins d’une demi-heure.
« En les plaçant dans l’abdomen, on a pu surveiller les cellules à l’aide de l’imagerie par résonance magnétique et éventuellement les retirer si nécessaire. Et deux mois et demi après, son corps a commencé à produire de l’insuline », ont indiqué les scientifiques à la revue Cell.
Désormais, elle est en observation et pour l’heure, les cellules greffées ont maintenu un niveau élevé de production. La jeune femme peut donc se passer d’insuline exogène. Elle a retrouvé un contrôle stable de son taux de glucose dans le sang, qui reste pendant plus de 96 % de la journée à un niveau normal.
« « Son intervalle glycémique cible est passé d’une valeur initiale de 43,18 % à 96,21 % au quatrième mois suivant la transplantation, accompagné d’une diminution de l’hémoglobine glyquée, un indicateur des niveaux de glucose systémique à long terme à un niveau non diabétique. Une renaissance pour celle qui « avait besoin auparavant d’importantes quantités d’insuline », peut-on lire dans la revue.
Les chercheurs veulent confirmer le résultat de l’expérience en réalisant un suivi de cette patiente à 5 ans.
Il faut e diabète de type 1 survient lorsque le système immunitaire s’attaque aux cellules du pancréas responsables de la production de l’insuline, appelées cellules bêta. Il touche moins de 10% des diabétiques, contre 90% pour le diabète de type 2, qui est lui lié à la sédentarité et au surpoids. Cette maladie auto-immune qui apparaît généralement chez l’enfant ou l’adolescent, se traite grâce à des injections d’insuline que les malades doivent prendre à vie.
Mariam KANTE