En république de Guinée, on estime à 128 259 le nombre de personnes vivant avec le VIH en 2023, dont 88 132 (environ 69 %) sous traitement antirétroviral. La prévalence générale du VIH dans la population est de 1,5 %, selon l’enquête démographique et de santé de 2018. Ce taux est plus élevé chez les femmes (1,6 %) que chez les hommes (1,3 %), avec les femmes représentant 52 % des adultes vivant avec le VIH.
Malgré les avancées réalisées, la lutte contre le VIH/Sida en Guinée demeure un enjeu crucial pour la santé publique. Des défis importants comme la stigmatisation, le faible taux de dépistage et un accès limité aux soins constituent des obstacles pour endiguer la propagation du virus.
L’insuffisance des informations vraies et claires sur la maladie, alimentant ainsi les craintes de se faire dépister. C’est pourquoi, les autorités sanitaires appellent à l’intensification de la sensibilisation des populations.
« Les obstacles liés à l’accès aux soins incluent d’abord le faible niveau de dépistage de la population, la stigmatisation. La population n’est pas suffisamment informée sur le VIH et beaucoup craignent de se faire dépister, craignant d’être rejetés. Ces facteurs influencent fortement la prise en charge des personnes vivant avec le VIH », explique Dr. Kadiatou Baldé, médecin généraliste au centre de santé de Ratoma à Conakry.
Pour répondre à ce problème, la Guinée et ses partenaires à l’enfant a mis en place des stratégies qui incluent le dépistage systématique lors des consultations prénatales, permettant ainsi de réduire le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant.
« Un enfant porteur du VIH a du mal à suivre correctement son traitement, ce qui est différent de la prise en charge des adultes. Il est crucial que ces jeunes patients bénéficient d’un soutien adapté à leurs besoins spécifiques », Dr. Saidou, médecin responsable de la prise en charge des enfants vivant avec le VIH, insiste sur les défis de la prise en charge pédiatrique.
Les traitements antirétroviraux sont désormais accessibles gratuitement, ce qui a eu un impact significatif sur la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH.
« La prise en charge des patients commence immédiatement après le dépistage. Désormais, dès qu’un patient est confirmé séropositif, il a accès aux soins », déclare Dr. Kadiatou.
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est un virus qui attaque le système immunitaire du corps. L’infection par le VIH est une affection chronique maîtrisable. Grâce au traitement, les personnes vivant avec le VIH peuvent vivre longtemps et en bonne santé. Cependant, si elle n’est pas traitée, elle peut affaiblir le système immunitaire ou évoluer vers le syndrome d’immunodéficience acquise (sida).
Il faut rappeler que le VIH se transmet principalement par des rapports sexuels non protégés, par le sang (utilisation d’aiguilles contaminées, à travers des transfusions sanguines non sécurisées, etc.) et d’une mère à son enfant pendant la grossesse, à l’accouchement ou par l’allaitement.
Billy N. CONDE