Le gouvernement guinéen plus que jamais engagé à en finir avec l’exercice illégal institué en norme dans le secteur de la santé. L’opération en cours contre les pratiques médicales illégales révèle de graves irrégularités.
Le Comité Technique de Lutte Contre les Pratiques Médicales et Paramédicales Illégales a organisé, ce samedi 1er mars 2025, une conférence de presse pour présenter les résultats de son contrôle quotidien des structures sanitaires du pays. C’est la stupeur. La clandestinité a établi son lit dans un secteur considéré un havre de santé pour les populations en quête de bien-être. Tenez-vous bien ! Selon le Président du Comité Technique Dr Capitane Aly Badara Camara, du mois décembre 2024 à date, 130 établissements privés ont été inspectés par ses hommes. En cette phase, 64 ont été jugés conformes, tandis que 66 autres n’ont pas respecté les normes en vigueur.
« Du 26 décembre 2024 jusqu’au 22 février 2025, les équipes du Comité technique national sont passées dans 130 structures médicales et paramédicales à Conakry. Parmi elles, 64 ont été trouvées conformes, 66 non conformes, et parmi les non conformes, il y a trois (3) structures dans lesquelles on a trouvé des pratiques illégales. Soit le concerné n’est pas spécialiste du domaine et il est en train de soigner des guinéens, soit il est en train de faire de la médecine, en même temps il fait le commerce de médicaments dans sa structure, soit il n’est pas spécialiste en chirurgie, nous l’avons trouvé en train d’opérer », a révélé Dr Capitane Aly Badara Camara.
Concernant les 66 structures sanitaires impliquées dans des pratiques illégales graves, telles que : des médecins non qualifiés exerçant la médecine, la vente illégale de médicaments, le Dr Capitane Aly Badara Camara dit avoir transféré leurs dossiers devant les services d’investigation.
« Les trois derniers cas que j’ai cités là, c’est des cas judiciarisés. Ils sont renvoyés vers la gendarmerie qui fait partie de la mission. La direction centrale des investigations judiciaires les entend, elle rend comptent au parquet compétent. Il faut que les gens sachent que lorsque vous exercez illégalement la médecine en Guinée, vous vous exposez au risque d’aller en prison. Quand c’est comme ça, on fait attention. Donc c’est le sort des trois cas judiciarisés », a t-il déclaré avec fermeté.
Dans une démarche pédagogique, le Comité Technique de Lutte Contre les Pratiques Médicales et Paramédicales Illégales engagera des discussions avec la catégorie des structures non conformes pour leur régularisation.
« Pour les autres non conformes, l’objectif ce n’est pas de fermer pour fermer. On ferme pour obliger les gens à corriger les imperfections qui existent sur leurs structures. Si par exemple la structure fonctionne sur 3 activités différentes et que la 4e activité c’est la chirurgie, lorsqu’on rentre dans le bloc opératoire, on trouve que les murs sont en peinture forme comme c’est le cas ici, ce qui n’est pas du tout correct pour un bloc opératoire, on exige la mise en place des faïences, ça évite beaucoup de problèmes. S’il y a des problèmes de cloisonnement au niveau de la structure, nous mettons les gens dans un processus de normalisation. C’est-à-dire que même si tu as des documents, tu ne peux pas te permettre d’exercer dans certaines conditions. Et nous, quand on les découvre dans ces conditions anormales, on vous contraint à régler ces problèmes afin de vous laisser continuer à exercer tranquillement », a fait savoir Dr Capitaine Aly Badara Camara.
Il faut rappeler que dans la plus part des cas, ces structures sanitaires illégales sont logées dans les concessions familiales sans Aucune configuration et conditions d’hygiène conformes aux normes sanitaires requises.
Broulaye KABA