Le trafic des faux médicaments et la prolifération des cliniques clandestines, deux phénomènes de grande ampleur en république de Guinée. Malgré la ratification de la convention internationale médicrime, seul mécanisme à l’international qui criminalise le trafic des faux médicaments et des opérations coups de point engagées contre les établissements sanitaires clandestins, le pays se heurte toujours à des obstacles à cause des ressources générées par ces activités dangereuses mais juteuses.
Le Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD), l’organe central de gestion de la transition militaire en cours en Guinée depuis le putsch du 05 septembre 2021, en ordre de bataille contre ces deux fléaux dans le pays.
Ce mercredi 20 avril 2022, il a tenu une réunion technique avec l’ordre national des pharmaciens, l’ordre national des médecins et Médicrime au camp militaire Almamy Samory Touré. Au centre des discussions, la conduite à tenir pour engager une croisade contre la vente illicite des médicaments et la prolifération des cliniques clandestines, deux phénomènes devenus un véritable problème de santé Publique en république de Guinée.
Au sortir de cette réunion de concertation qui a duré deux heures d’horloge, les acteurs engagés dans la répression de l’importation, la commercialisation et l’usage des faux médicaments et la prolifération des cliniques clandestines restent à l’avant-garde du respect des droits et de la préservation de la santé des populations.
«Le point de cette première réunion était d’engager tous les participants dans la lutte contre le système mafieux des faux médicaments et produits prohibés, parce que, vous n’êtes pas sans savoir, que notre pays est devenu pratiquement la plaque tournante de la vente des faux médicaments. Nous voulons assainir le secteur pharmaceutique et moraliser le secteur de la santé en général. On veut en finir avec la vente illicite des médicaments chez nous et la prolifération des cliniques clandestines dans notre pays qui font autant de dégâts», rapporte Dr Manizé Kolié, secrétaire général du syndicat des pharmaciens de Guinée.
Selon ces acteurs, cette première réunion technique est le début dune série. Plusieurs autres se tiendront notamment au ministère de la santé et de l’hygiène publique dans les jours à venir. Ils se réjouissent tout de même de la volonté politique affichée du CNRD à traquer les contrevenants des dispositions sur l’importation, la commercialisation et l’usage des médicaments et installation des structures sanitaires privées dans le pays.
«Je vous rassure que le CNRD a exprimé une réelle volonté de nous accompagner parce que, c’est devenu un problème très grave, un problème de santé publique qui malheureusement tous les jours endeuille nos familles», déclare Pr Hassan Bah, président de l’ordre des Médecins de Guinée qui, prévoit un programme d’action opérationnel de lutte contre la vente illicite des médicaments et instaurer la réglementation de l’exercice de la profession médicale.
«Nous allons mettre en place un programme pour dérouler nos activités sur le terrain, pour lutter définitivement contre la vente illicite des médicaments dans notre pays et aussi réglementer l’exercice de la profession médicale», a t-il ajouté.
Mariam KANTE
