Un an après l’entrée en vigueur de la mesure gouvernementale visant à réduire les coûts du scanner, de l’IRM et de la dialyse, les retombées positives se font déjà sentir au Centre hospitalier universitaire Souro Sanou (CHU-SS) de Bobo-Dioulasso. Une délégation de la Direction de la communication et des relations presse du ministère de la Santé (DCRP-MS) s’est rendue sur les lieux, du 28 au 30 avril 2025, pour évaluer l’impact concret de cette décision sur le terrain.
Le Directeur général de l’établissement, Dr Gustave Dabiré, se réjouit de cette réforme qui, selon lui, a considérablement facilité l’accès aux examens médicaux.
« Avant cette mesure, de nombreux patients ne pouvaient pas se faire diagnostiquer, faute de moyens. Aujourd’hui, les coûts réduits ont rendu le scanner, l’IRM et la dialyse bien plus accessibles », a-t-il déclaré. Il salue cette initiative du gouvernement, la qualifiant de salutaire pour les populations et bénéfique pour la qualité de la prise en charge médicale.
Au service d’imagerie médicale, le major Paul Maïga confirme cette tendance : « Nous avons observé une explosion du nombre d’examens réalisés, notamment pour les scanners et les IRM. Entre 2023 et 2024, les scanners sont passés de 2 000 à 5 000 examens, soit plus du double. » Si cette hausse témoigne du succès de la mesure, elle entraîne aussi une surcharge de travail pour les équipes médicales et une usure accélérée des équipements. Le scanner, notamment, connaît des pannes répétées en raison de cette sollicitation accrue.
Dans le service de néphrologie, le changement est encore plus spectaculaire.
« Le coût de la dialyse chronique, qui était de 500 000 francs CFA, est désormais nul. C’est une bouffée d’oxygène pour les patients », affirme Dr Aïcha Kourago, néphrologue au CHU-SS. La baisse du forfait pour la dialyse aiguë de 15 000 à 2 500 francs CFA est également saluée. En 2024, 269 cas de dialyse aiguë ont été pris en charge, dont 71 enfants.
Cependant, Dr Kourago appelle à aller plus loin : elle plaide pour la gratuité de certains actes complémentaires, comme la création de la fistule, qui coûte environ 250 000 francs CFA, ainsi que pour une meilleure disponibilité des médicaments.
Le centre de dialyse, bien que désormais plus accessible, doit faire face à une demande en forte croissance. Actuellement équipé de 16 générateurs, il est contraint de refuser certains patients, faute de place. « Il y a une liste d’attente avec de nombreux malades que nous ne pouvons malheureusement pas accueillir », regrette Adama Ouédraogo, président de l’association des dialysés de Bobo-Dioulasso. Il appelle à un agrandissement du centre et à une augmentation du nombre de générateurs, ainsi qu’à l’extension de la salle de traitement d’eau.
Pour mémoire, la décision gouvernementale du 13 mars 2024 a réduit les tarifs du scanner de 50 000 à 25 000 francs CFA, de l’IRM de 100 000 à 40 000 francs CFA, et de la dialyse aiguë de 15 000 à 2 500 francs CFA. Elle a également supprimé la caution de 500 000 francs CFA exigée pour les patients en dialyse chronique.
Si les premiers résultats sont prometteurs, les professionnels de santé et les patients appellent aujourd’hui à la consolidation de ces acquis par un renforcement des infrastructures, du matériel et des ressources humaines. Une étape cruciale pour garantir un accès durable et équitable aux soins spécialisés au Burkina Faso.
KABA