En Guinée, le cancer du col de l’utérus représente un problème de santé publique majeur, avec environ 2 551 nouveaux cas diagnostiqués chaque année et près de 1 663 décès. Ces chiffres alarmants ont été révélés par le professeur Bangaly Traoré, spécialiste en cancérologie, qui souligne que ce type de cancer est le plus fréquent dans le pays.
Le professeur Traoré précise que, bien que le cancer ne soit pas une maladie transmissible, certaines infections favorisent son apparition.
« Le cancer du foie est souvent lié aux infections par les virus de l’hépatite B et C, tandis que 90 % des cancers du col de l’utérus sont associés au virus du papillome humain (HPV), qui se transmet par voie sexuelle », explique-t-il. Toutefois, avoir ces infections ne signifie pas automatiquement développer un cancer, ce qui distingue ces pathologies des maladies transmissibles classiques.
Le traitement du cancer repose sur plusieurs approches :
• Chirurgie : Ablation totale ou partielle de l’organe atteint.
• Chimiothérapie : Médicaments anticancéreux pour détruire les cellules malades.
• Immunothérapie : Renforcement du système immunitaire pour combattre les cellules cancéreuses.
• Radiothérapie : Utilisation de radiations ionisantes.
• Soins palliatifs : Lorsque la maladie est à un stade avancé, l’objectif est d’améliorer la qualité de vie du patient.
Le professeur insiste sur l’importance d’un diagnostic précoce, qui augmente considérablement les chances de guérison.
La lutte contre le cancer repose sur trois niveaux de prévention :
1. Prévention primaire : Adoption d’un mode de vie sain (alimentation équilibrée, sport, évitement du tabac et de l’alcool) et vaccination contre l’hépatite B et le HPV.
2. Prévention secondaire : Dépistage régulier pour détecter la maladie à un stade précoce ou pré-cancéreux.
3. Prévention tertiaire : Suivi médical des patients traités pour éviter les rechutes et améliorer leur qualité de vie.
Les statistiques nationales révèlent environ 8 777 nouveaux cas de cancer par an, soit un cas diagnostiqué toutes les heures et 24 nouveaux malades par jour. En termes de mortalité, on enregistre un décès dû au cancer toutes les 90 minutes. La guérison dépend largement du stade du diagnostic : plus le cancer est détecté tôt, meilleures sont les chances de survie.
Pour lutter efficacement contre cette maladie, le professeur Traoré invite la population à adopter des comportements préventifs, à se faire dépister régulièrement et à consulter un médecin dès l’apparition d’une anomalie, comme une boule ou une grosseur suspecte. Il rappelle que l’information et la sensibilisation sont des armes essentielles contre le cancer.
En prenant des mesures préventives et en encourageant le dépistage, il est possible de réduire l’impact du cancer en Guinée et de sauver de nombreuses vies.
GAK