Chaque année, le 5 mai marque la Journée mondiale de la sage-femme. Cette journée est l’occasion de célébrer une profession essentielle, trop souvent méconnue, qui joue pourtant un rôle central dans la santé des femmes, des nouveau-nés et des familles à travers le monde. Le thème retenu cette année est « Sages-femmes : indispensables dans chaque crise ».
Partout au monde, les sages-femmes sont en première ligne pour accompagner les femmes à chaque étape de leur vie reproductive : suivi gynécologique, grossesse, accouchement, post-partum, contraception, interruption volontaire de grossesse, prévention des violences… Leur champ de compétences est vaste, leur expertise, indispensable.
En 2022, les sages-femmes ont assuré 39 % des IVG médicamenteuses en ville, une compétence qu’elles n’exercent que depuis 2016. Plus récemment encore, elles ont été autorisées à pratiquer des IVG instrumentales, confirmant l’élargissement de leurs responsabilités. Malgré ces avancées, la profession souffre encore d’un manque de reconnaissance institutionnelle et sociale.
Interrogées en 2024, les sages-femmes ont exprimé deux revendications majeures : la reconnaissance pleine et entière du caractère médical de leur profession, et des effectifs renforcés dans les maternités pour pouvoir accorder plus de temps et d’attention aux femmes qu’elles accompagnent. Ces demandes font écho aux attentes croissantes des patientes en quête de soins plus humains et plus accessibles.
Dans un contexte de crise du système de santé en 2025, marqué par des déserts médicaux et des maternités en tension, les sages-femmes apparaissent comme une solution crédible et efficace. Grâce à leur présence accrue en libéral et à leurs compétences élargies, elles facilitent l’accès aux soins pour des milliers de femmes, notamment dans les zones les plus isolées.
Le suivi gynécologique de prévention, assuré par les sages-femmes depuis 15 ans, en est un exemple probant. Il démontre qu’investir dans cette profession, c’est non seulement garantir un meilleur accès aux soins, mais aussi alléger la charge des autres professionnels de santé.
À l’occasion de cette journée mondiale, l’Ordre des sages-femmes appelle les pouvoirs publics à agir. Il demande une prise en compte urgente des propositions formulées par la profession, dans l’intérêt des femmes et de la santé publique. Car valoriser les sages-femmes, c’est non seulement répondre à une attente légitime, mais aussi faire le choix d’un système de santé plus accessible, plus équitable et plus humain.
Kaba