L’ONG Nutrition pour Tous (NPT) a procédé à la présentation des résultats de son étude sur la sécurité et l’hygiène alimentaire dans plusieurs restaurants de la ville de Conakry. L’objectif, réduire le taux de mortalité dus à la consommation des aliments impropres à la santé. Au terme du sondage, plus d’une centaine de restaurants sont récusés par les spécialistes.
Ce sont au total deux cent quatre-vingt onze (291) entreprises gastronomiques qui ont été évaluées dans les cinq communes de Conakry. Les résultats de l’étude publiée ce samedi 11 juin au siège de la maison de la presse à la Minière, font froid dans le dos.
À en croire l’ONG, aucun gestionnaire des restaurants enquêtés n’est détenteur de permis d’exploitation d’une structure gastronomique . Pas étonnant alors qu’aucun d’eux répondent aux normes sécuritaires et sanitaires exigées en la matière.
« Si on se base à 100% sur les normes, aucun restaurant enquêté n’est conforme. D’abord, aucun restaurant ne détient une attestation sanitaire qui certifie qu’ils respecte les règles d’hygiène », déclare Dr Ibrahima Diari Diallo, consultant et membre de ladite ONG et .
En plus du non respect des normes sanitaires, l’enquête révèle également que bon nombre des tenanciers des restaurants disent ne jamais recevoir la visite des agents de l’office de contrôle et de qualité.
«Du point de vue juridique et institutionnel, c’est l’Office National du Contrôle de Qualité (ONCQ) qui doit s’occuper de l’hygiène dans les restaurants. Malheureusement, parmi les restaurants qui disaient connaître ce service, la majorité affirme ne jamais recevoir la visite d’un seul agent de ce service sur ces lieux depuis leur installation. Et, il y a des restaurants qui ont plus de 5 ans d’existence. Donc, pendant 5 ans, on ne sait pas qu’est-ce que ces restaurants-là sont en train de donner à la population. Et il y a de ces restaurants où vous n’avez même pas accès à leurs cuisines. C’est parce qu’ils savent que si vous y accédez et vous voyez la façon dont ils sont en train de préparer, c’est la catastrophe. Pire, 69% des restaurants n’ont pas connaissance sur les maladies d’origine alimentaire. 33% des restaurants enquêtés n’ont pas de toilettes. La majeure partie ne connaissait pas c’est quoi le lavage des mains. Quelqu’un peut quitter les toilettes et venir manipuler n’importe comment les aliments», a-t-il déploré.
D’après l’OMS plus de 600 millions de cas de maladies enregistrés sont d’origine alimentaire et plus d’une centaine de personnes y meurent.
Mariam KANTE
