Depuis avril 2024, le Burkina Faso lançait une réforme majeure en instaurant un tarif unique de 25 000 FCFA pour les examens de scanner dans les structures sanitaires publiques. A travers cette mesure, le gouvernement cherche à supprimer les barrières financières constituant un frein à l’accès à l’imagerie médicale, notamment pour les populations vulnérables.
Des mois après sa mise en route, les populations et acteurs de la santé saluent l’initiative au CHR de Kaya. C’est le cas de la Directrice générale du CHR de Kaya, Mme Safoura Sawadogo, qui se félicite de la hause du nombre d’examens réalisés.
« Nous constatons une la hausse remarquable du nombre d’examens, passant de 83 en janvier 2024 à 213 en janvier 2025. Les médecins n’hésitent plus à prescrire des scanners, désormais accessibles à un plus grand nombre de patients. Cette dynamique permet des diagnostics plus précoces, avec un impact direct sur l’efficacité de la prise en charge médicale », témoigne Mme Safoura Sawadogo.
Plusieurs professionnels de santé confirment le succès de la réforme. Selon Dr Loceni Banhoro, chef du service d’imagerie, les efforts déployés par l’État ont renforcer les capacités techniques et humaines.
« Il rappelle que la baisse des tarifs n’aurait aucun effet sans la présence d’équipements modernes et de spécialistes qualifiés. Les investissements réalisés en amont, ont permis de créer les conditions nécessaires pour que cette réforme porte réellement ses fruits », a t-il insisté.
Dr Lassané Taoko, 1er jumeau, médecin spécialiste en neurochirurgie lui, insiste quant à lui sur la valeur d’un diagnostic fiable, surtout dans les cas critiques.
« La tarification unique pour tous les types de scanners est une avancée majeure tant pour les patients que pour les soignants. Ce dispositif simplifie les procédures et favorise une meilleure accessibilité, indépendamment de la nature de l’examen », révèle Dr Lassané Taoko.
Pour sa part, le Dr Wendpanga Rodrigue Lucas Douamba, médecin spécialiste en traumatologie orthopédique au CHR de Kaya, fait observe une nette amélioration de la prise en charge des patients.
« Plusieurs personnes déplacées internes, souvent victimes de traumatismes graves comme des blessures par arme à feu, et vivant dans des conditions précaires. Grâce à la disponibilité du scanner 24 heures sur 24, ces patients bénéficient désormais de soins rapides et adaptés, ce qui représente une avancée significative pour la prise en charge des urgences », se réjouit Dr Wendpanga Rodrigue.
C’est un soulagement pour Bibata Diandé, une bénéficiaire qui souhaite l’initiative s’étendre à tout le pays.
« un examen de scanner coûtait auparavant jusqu’à 80 000 FCFA, un montant hors de portée pour sa famille. je suis soulagée par cette réforme et souhaite qu’elle s’étende à d’autres domaines de la santé ».
Il faut rappeler cette réforme vise à renforcer l’accessibilité, à élever la qualité des soins et à offrir aux patients une meilleure sécurité, notamment dans les zones où les besoins sont les plus pressants.
Billy N. CONDÉ